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24août

Histoire d’une trahison

Mon switch de Nikon à Sony

Bonjour à tous,

Mon premier Nikon fut un Nikon F acheté après moult sacrifices financiers en 1966 ! Désolé pour ceux qui s’imaginaient que j’avais 45 ans… 😂
J’ai possédé une multitude de boîtiers Nikon au cours de ma "carrière", FM, Nikkormat, Nikkormat EL, F2, F3 et enfin depuis l’avènement du numérique, différents Coolpix, ainsi que D200, D300, D300S, D700, D800E, D4, D5… et probablement des dizaines d’objectifs.
Ce préambule pour vous faire comprendre que je suis loin d’être un anti-Nikon, et ceux qui sont venus photographier des ours chez moi en Alaska doivent même se souvenir de cette blague récurrente comme quoi Grand Frisson n'accepte pas les Canonistes ! À l’époque, aucun pro ou semi-pro sérieux ne parlait de Sony.

Lorsque Nikon a annoncé les Z6 et Z7, je me suis dit que cette fois-ci, le mirrorless était là pour rester, la meilleure preuve étant que même Nikon et Canon commençaient à sortir du matériel sérieux avec cette nouvelle technologie. Cela faisait quelques temps que le mirrorless me trottait dans la tête, pour diverses raisons que j’exposerai plus bas.
Donc, pratiquement sur un coup de tête, j’ai commencé à vendre tout mon matériel Nikon, dans le but de passer au mirrorless, avec les Z de Nikon, bien sûr, pas question pour moi de trahir cette marque à laquelle j’étais fidèle depuis 52 années. Nous étions fin 2018, et je n’avais pas d’expéditions prévues avant juin 2019, donc suffisamment de temps pour acheter du matériel.
J’ai vendu assez bien mes 3 boîtiers et 8 objectifs, dont de gros télés, et me suis donc penché plus attentivement sur ce que j’allais acquérir.
J’ai vite découvert quelques problèmes, entre autres qu’il n’y avait pratiquement pas d’optiques dédiées pour les boîtiers Z, surtout pour l’animalier et qu’il me faudrait utiliser une bague d’adaptation, ainsi que racheter la plupart des optiques que je venais de vendre !

Et puis un jour, j’ai eu un déclic mental… "Je n’ai plus de matériel, je peux donc acheter ce qui me plaît ! Comme Nikon n’a pas assez d’optiques Z, pourquoi ne pas étudier TOUTES les marques qui proposent du mirrorless, Nikon, Canon, Fuji, Sony, Panasonic, etc.". Et c’est ainsi que ma trahison a commencé à prendre forme…

Après plusieurs mois de recherches méticuleuses, de lectures innombrables d’essais sur le terrain, de discussions avec mes potes photographes, et d’études introspectives approfondies de mes réflexions, je suis arrivé à une conclusion implacable, même si viscéralement ça ne me plaisait pas, c’est qu’il n’y avait qu’un seul choix possible en étant vraiment objectif (sans jeu de mot), et que c’était Sony.
J’ai donc switché, avec une boule au ventre, et voici ci-dessous ce que je pense, après 5 expéditions en Alaska et en Afrique avec mon nouvel équipement.

Je possède aujourd’hui 3 boîtiers A9, deux boîtiers A6600, les deux convertisseurs 1,4x et 2x, et 7 optiques. Pour les APS-C, le 10-18 et le 70-350, et pour les pleins capteurs, 12-24/2,8 ; 24-105 ; 135/1,8 ; 100-400 et 400/2,8.
Grâce à mon appartenance à Sony Pro, je viens juste de recevoir le 12-24 qui n’est pas encore disponible facilement.
Je précise que je ne suis pas Ambassadeur Sony (du moins pas encore, tu me lis Guillaume ? 😁) et que j’ai donc acquis tout ce matériel avec mes propres deniers.

Je suis sûr que certains de mes amis photographes vont s’étonner de l’absence dans cette liste d’un boîtier A7RIII ou IV. Pourquoi trois boîtiers A9 ? La réponse, c’est que j’avais en effet acquis un A7RIII avec ma première commande Sony, mais en fait, je n’ai jamais été un grand fan des capteurs 40 ou 60MP. Même avec le Nikon D800E, qui n’en avait que 36, je trouvais que beaucoup trop de photos étaient "soft", et j’ai retrouvé cette impression avec le A7RIII, que j’ai donc revendu pour un A9 supplémentaire. Je n’exclus pas que ma tenue en main y soit pour quelque chose, car beaucoup sont dithyrambiques à propos du A7RIV, donc cet avis n’engage évidemment que moi.
Malgré tout, il faut comprendre que pour mettre 42 ou 61MP sur un capteur 24x36, il faut sacrément diminuer la taille des pixels par rapport à 24MP sur la même surface. La conséquence est double :
1/ Moins bonne gestion de la lumière, et donc on ne peut pas monter aussi haut en ISO.
2/ Les pixels sont tellement serrés et minuscules que la moindre brise, la moindre vibration, le moindre tremblement du photographe affecte le résultat. À mon humble avis, les sensors 40 ou 60MP, c’est pour le paysage, sur pied et sans vent. Pour l’animalier dans un véhicule à main levée, il faut oublier. En tous cas, c'est mon expérience, mais je conçois que d’autres puissent en avoir une différente.

Venons-en donc au corps de cet article, pourquoi mirrorless... et pourquoi Sony ?

Pourquoi Mirrorless ?

En préambule, je suis convaincu que dans 7 ou 8 ans, on ne parlera même plus des DSLR, comme on ne parle plus aujourd’hui de l’argentique. Que les mirrorless soient l’avenir n’est plus une hypothèse, c’est une certitude.
C’est donc absolument logique d’investir dans l'avenir, plutôt que de rester cloîtré dans une technologie appelée à disparaître.

Tout le monde pense au poids. C’est vrai dans une certaine mesure, surtout sur les boîtiers. À titre d’exemple, un Nikon D6 avec 400/2,8 et doubleur, c’est 5400 grammes, et un Sony A9 avec la poignée, 400/2,8 et doubleur c’est 4065 grammes. La différence est donc conséquente, mais cette comparaison ne tient que si l'on mesure un mirrorless avec un reflex, ce qui revient à comparer des pommes et des oranges. Si on confronte Sony avec les Z Nikon ou les R Canon, il n’y a plus de différence tangible.
Pour les optiques, par contre, l’argument du poids n’est pas du tout vrai. Pour fabriquer un 400/2,8 ou un 600/4,0 qui couvre le plein format 24x36, il y a des contraintes optiques qui font que les miracles ne sont pas possibles. Les fabricants ont fait des prouesses ces dernières années, mais il y a des limites incompressibles, et mirrorless ou pas, le poids à ouverture égale est similaire. Donc si vous voulez passer au mirrorless pour gagner du poids afin de ménager vos vertèbres, et que vous utilisez de longs télés, réfléchissez bien…
Le seul moyen de gagner du poids sur les optiques, c’est de passer à un capteur APS-C ou même micro 4/3 (Fuji, Panasonic, Olympus), parce que pour couvrir un capteur de surface moindre, la lentille frontale n’a pas besoin d’être aussi grande, donc objectifs moins volumineux et plus légers. Par contre, ces petits capteurs entraînent à mon sens d’autres désavantages, qui dépassent le sujet de cet article.

On va me parler, à coup sûr, des nouvelles optiques PF-ED, courtes et légères. Seulement, elles n’existent pas dans toutes les focales, et de plus, je ne pense pas qu’elles soient de la même qualité. Je ne suis pas assez naïf pour croire qu’un 500mm PF-ED qui coûte 4.000 euros, c’est la même chose que le 500mm "classique" qui coûte 10.500 euros, (un avis personnel de plus, ne me sautez pas dessus). De plus, on perd un diaphragme, ce qui peut être un désavantage tôt le matin ou tard le soir, ou lorsqu’on a besoin du 2000ème sur une chasse ou un oiseau en vol.

Non, les vrais avantages du mirrorless, pour moi, ça n’est pas le poids, ils sont ailleurs, et voici ceux qui me viennent immédiatement à l’esprit, inhérents aux mirrorless et non pas à une marque particulière :

- Finis les micro réglages, puisque la mise au point se fait directement sur le capteur et non pas sur un miroir mobile. Ceci est TRÈS important, et je suis persuadé que tous ceux qui, comme moi, ont passé des heures à régler leurs boîtiers avec une mire pour être frustrés du résultat avec des photos soft seront d’accord.

- Viseur : bien que le viseur électronique soit dénigré par certains (surtout ceux qui ne l’ont jamais utilisé), je pense au contraire qu'il est supérieur au viseur des DSLR. On voit directement une surexposition ou sous exposition dans le viseur, ce qui est très pratique pour corriger avant de prendre la photo, ou même pendant. De plus, le nombre d’informations disponibles dans le viseur est beaucoup plus important.
- Après la prise de vue, on peut visionner l’image dans le viseur, ce qui est très utile dans le noir, pour les photos de la voie lactée par exemple.
- Beaucoup plus facile de faire la mise au point en très basse lumière.

- L’autofocus fonctionne sur toute la surface du cadre, finis les petits dessins en forme de croix arrondie dans le viseur. On accroche un oiseau en vol dans le coin et ça ne le lâche plus !
- Le nombre des collimateurs : 693 sur mon Sony A9, contre 153 sur mon ancien D5… Ceci est un des avantages les plus importants des mirrorless sur les DSLR.

- Cadence incroyable, 20 images par seconde ! J’entends déjà certains commentaires : "Qui a besoin de 20 images seconde ?" OK ! Qui a besoin de 14, ou 8, ou 6 ? Si c’était uniquement pour faire beau, pourquoi les fabricants se feraient-ils la guerre pour sortir un boîtier qui fait une image seconde de mieux que le concurrent ? Dans certaines situations, un ours qui fait sauter un saumon en l’air, une chasse de guépard, un oiseau qui gobe un insecte, il est évident que si vous avez 20 images seconde, vous avez plus de chance d’avoir la bonne photo qu’avec 10, et avec 10, d’ailleurs, c’est mieux qu’au vue par vue !
Ce qui est aussi très important, c’est que cette cadence infernale s’effectue sans aucun trou noir. Non seulement c’est plus agréable à l'œil, mais cela contribue à l’autofocus dément des mirrorless. En effet, sur un DSLR, à chaque fois que le miroir fait un aller-retour, il y a possibilité de perdre l’autofocus.
C’est aussi un avantage en vidéo, où l’autofocus du mirrorless est supérieur.

- Le silence… Alors ça, c’est très bluffant quand on débute en mirrorless, on a l’impression que l’appareil est en panne ! À tel point que certains de mes amis photographes n’activent pas la fonction silencieuse et laissent le bruit fictif qui existe sur le boîtier par défaut. De plus, quand on est proche de cinéastes, ils sont contents de ne pas entendre la mitrailleuse ! 😜

- Les objectifs : Tous les spécialistes des technologies optiques sont d’accord. À cause de l’absence de miroir, on peut placer la lentille arrière plus près du capteur, ce qui permet de créer des formules optiques qu’on ne pouvait pas faire avant. Je ne suis pas assez pointu en ce domaine pour vous expliquer pourquoi, mais les tests montrent qu’un objectif créé pour le mirrorless est meilleur que son homologue pour DSLR.

Pourquoi Sony ?

La raison principale de mon choix, comme indiqué plus haut, c’est la gamme optique. Sony a sorti son premier mirrorless en 2010, et n’a cessé de sortir des optiques dédiées depuis cette époque. Il a donc 9 ou 10 ans d’avance sur la concurrence. À l’heure actuelle, il existe pour la monture E une soixantaine d’optiques fabriquées par Sony, une vingtaine par Sigma et une trentaine par Zeiss. Donc, plus d’une centaine d’objectifs, de 10mm à 600mm, un choix immense. Tous ces objectifs sont dédiés aux mirrorless Sony, ce qui est très important.
On me rétorque souvent l’argument que Nikon et Canon ont bien davantage d’optiques que Sony… C’est vrai, mais la différence, c’est que pour les utiliser, il faut une bague d’adaptation, ce qui à mon avis détruit partiellement l’avantage du mirrorless qui est d’avoir des optiques dédiées, lentille arrière plus proche du capteur, et donc théoriquement meilleures, comme je l’ai dit plus haut. Des objectifs dédiés mirrorless, Nikon en a, à ce jour, une douzaine seulement, et Canon pareil.
Je ne vois personnellement pas l’intérêt de posséder un boîtier mirrorless et de l’utiliser avec une optique DSLR et une bague d’adaptation. Certains de mes amis Nikonistes acharnés me disent que c’est la même chose… Je voudrais alors qu’on m’explique pourquoi Nikon et Canon dépensent des fortunes en recherche et développement pour sortir des optiques dédiées si leur énorme gamme existante est aussi bonne.

Mes objectifs Sony sont tous excellents. Le 100-400mm est incroyable, le 400 mm 2.8 est superlatif, y compris avec le multiplicateur 1,4 et le doubleur qui le transforme en 800/5,6. Comme la configuration est légère et performante, je n’utilise jamais de trépied, toutes mes photos sont faites à main levée. J’aime aussi beaucoup le 24-105, ainsi que le 135/1,8. Bref, je suppose que vous avez compris que je suis devenu un inconditionnel.
Combien faudra-t-il de temps à la concurrence pour mettre sur le marché une centaine d’optiques dédiées mirrorless, du 10 au 600mm ? Je vous laisse le soin d’imaginer la réponse ! Surtout que je ne crois pas un instant que Sony va se reposer sur ses lauriers, le temps que les Z et les R arrivent au niveau du A9, Sony en sera au A12, et pour les optiques, c’est pareil.
Je pense sincèrement que Nikon et Canon n’ont pas pris le train mirrorless en marche assez tôt, ou qu’ils n’ont pas voulu cannibaliser leurs gammes existantes de boîtiers et optiques, et qu’ils ont loupé la marche de cette révolution technologique.

Une autre raison de mon choix pour Sony, c’est leur capteur BSI rétro éclairé, qu’ils ne fournissent à aucun autre fabricant, et qui est, selon de nombreux techniciens, très à la pointe. 6000 ISO sans aucune perte...

Ensuite, l’autofocus. Tous les photographes qui m’ont accompagné dans mes 5 derniers voyages, y compris les possesseurs des derniers cris Nikon et Canon ont été bluffés par les performances de l’autofocus du A9. L’autofocus de mes D5 était très bon, il faut l’admettre, mais celui de l’A9 est supérieur, et pas de peu. Il ne lâche rien…
Quant au suivi de l’œil, que ce soit humain ou animal, c’est impressionnant et tout-à-fait au point.

On peut shooter au 32.000ème de seconde, ça ne sert peut-être pas souvent, mais ça existe.

J’entends souvent dire également que l’un des points faibles des mirrorless, c’est la batterie. Je peux vous dire qu’un A9 avec la poignée (deux batteries donc), c’est plus de 1200 photos. Comme les batteries sont peu volumineuses, légères et bon marché en comparaison de la concurrence, on les change en un clin d’œil, pour ceux qui font plus de 1200 photos par session, ce qui n’est pas mon cas. Je n’ai jamais eu le moindre problème sur ce point.
Même chose pour les menus prétendument compliqués de Sony. Ils ne sont pas "compliqués", ils sont "différents". Comme il y a beaucoup plus de configurations possibles, il sont évidemment un peu plus imposants en taille. Mais quand on a pris le coup (il m’a fallu un mois ou deux, un peu de lecture et quelques tutoriels vidéos, il y en a des centaines online), on découvre qu’en fait, ils ne sont pas plus difficiles à utiliser que les menus Nikon. Je ne connais pas Canon sur ce point…

En conclusion, je peux vous révéler que pas mal de mes copains photographes, plusieurs de mes anciens participants Alaska, Kenya, Botswana, ainsi que quelques amis Facebook sont passés chez Sony à la suite de mes conseils et avis, et aucun ne s’est plaint de l’avoir fait.
Si vous voulez passer au mirrorless aujourd’hui, surtout si votre domaine est l’animalier, je pense qu’il n’y a pas de meilleur choix que Sony.
Une dernière chose si vous êtes intéressé à switcher pour Sony, tapez sur Google "les tutos sony guillaume cuvillier", c’est très bien fait et c’est en français.
Si vous voulez échanger avec moi, n’hésitez pas à me contacter : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Voilà, si vous lisez cette phrase, c’est que vous avez résisté jusqu’au bout, je vous en remercie.

Amicalement à tous,

Lionel.

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Écrit par Lionel Maye, dans la catégorie Conseils photo

05juin

Auto-ISO

Mon mode préféré

Lorsque nous prenons une photo, nous voulons deux choses:
- Qu’elle soit bien exposée, (ni trop sombre, ni trop claire).
- Qu’elle ne soit pas “floue”.

Ce que nous appelons "flou" reste à définir. Il y en a deux principaux.
1/ Le flou de bougé: c'est quand on emploie une vitesse d'obturation trop faible, ce qui entraîne du flou sur tout ce qui bouge. Il faut donc employer une vitesse d’obturation adaptée au mouvement du sujet.
2/ Le flou de mise au point: si l’appareil est réglé sur 1 mètre et que le sujet est à 10 mètres, il sera flou même s’il est immobile, et ce d'autant plus que le diaphragme sera ouvert, car la profondeur de champ sera plus faible.

Donc, ce sont les réglages de notre appareil qui vont déterminer le résultat final, et rien n’a changé depuis Nicéphore Niepce. Malgré les incroyables progrès de la technologie qui font ressembler les appareils photos actuels à des objets réservés aux génies, il n'y a que quatre réglages à effectuer (j’oublie la balance des blancs pour l’instant):
- la distance de mise au point, qui doit être faite sur le sujet principal.
- la vitesse d'obturation, suffisamment élevée pour “geler” le mouvement.
- l'ouverture du diaphragme, plus c’est fermé, plus la profondeur de champ sera élevée.
- le réglage des ISO (en fait, le réglage des ISO par lui-même n'a rien à voir avec le flou, mais il modifie les deux autres, donc, indirectement, il y contribue).

Ah! Ah! Mais zut de zut, quand la lumière n'est pas bonne, on fait comment pour employer une vitesse suffisamment élevée ? C'est justement là que les ISO entrent en jeu. A diaphragme égal, si on augmente les ISO, comme par miracle, la vitesse d'obturation augmente aussi. Par exemple, 100 ISO au 1/30ème de seconde à f/2,8, c'est pareil sur le plan lumière que 3200 ISO au 1/1000ème de seconde à f/2,8. Pourquoi? Parce que la lumière a impressionné le capteur 32 fois moins longtemps (1/1000ème c'est 32 fois plus court que 1/30ème), mais que 3200 ISO c'est 32 fois plus sensible que 100 ISO donc ça s'équilibre.

Personnellement, j'ai résolu ce dilemme une fois pour toute en utilisant "Auto-ISO", sur les conseils de mon ami Patrick Kientz. Je suis convaincu que c’est la meilleure méthode dans 95% des cas.
Je vous suggère fortement de potasser votre manuel pour comprendre ce concept. Beaucoup de photographes professionnels utilisent ce mode.

Voyons ce qui se passe si l’on n’utilise PAS Auto-ISO. Je vais décrire les modes A et S, car les modes “Auto” ou “Programme” ne nous laissent à mon sens pas assez de contrôle sur la prise de vue.

En deux mots, en mode A, si nous prenons des photos, par exemple, au 1/500ème à f/11 à 200 ISO, et que pendant la prise de vue, la lumière change, (un nuage, le soir qui tombe, etc.), le diaphragme restera à f/11 mais la vitesse d'obturation va changer, donc quand le nuage passera, la photo se prendra au 1/250ème ou au 1/125ème parce qu'il y aura moins de lumière, ça s'appelle "mode de priorité diaphragme" parce que c’est le diaphragme qui reste constant.

En mode S, toujours au 1/500ème à f/11 à 200 ISO, quand le nuage passera, la vitesse d'obturation restera au 1/500ème, mais le diaphragme variera, et donc la photo se prendra à f/8 ou f/5,6, ça s'appelle "mode de priorité à la vitesse" parce que c’est la vitesse qui reste constante.

Ces deux situations ne sont pas parfaites, parce que si nous avons besoin du 1/500ème à f/11, nous ne voulons pas le 1/500ème à f/5,6, ni le 1/125ème à f/11.

La solution, c'est "Auto-ISO", que nous devons configurer dans le menu de notre appareil.
Après configuration, nous choisissons le mode M (manuel), et nous réglons la vitesse ET le diaphragme, donc dans notre exemple le 1/500ème à f/11.
Toutes nos photos se prendront TOUJOURS au 1/500ème à f/11. Mais quand la lumière changera comme décrit plus haut (un nuage, le soir qui tombe), la photo sera-t-elle sous-exposée ? Eh bien pas du tout, parce que l'appareil va augmenter les ISO lorsque la lumière baissera, c'est-à-dire qu’avec l’exemple de notre réglage initial au 1/500ème à f/11, les photos se prendront un coup à 200 ISO, un coup à 320 ISO, ou 400, ou 800, en fonction de la lumière, pour que la quantité exactement nécessaire de lumière impressionne le capteur.

Evidemment, comme la photo ça n'est pas de la magie, il y a des limites. D'abord, si la lumière baisse trop, nous finirons par être au-delà de la plage possible, parce qu'il arrivera un moment où au 1/500ème à f/11, il nous faudrait 100.000 ISO, ce qui n'est pas possible (du moins, pas encore...). Dans ce cas, nous devrons modifier nous-mêmes les réglages, c'est-à-dire passer au 1/250ème à f/8, puis au 1/125ème à f/5,6, etc. C'est toujours un compromis.
Nous saurons que nous sommes en dehors de la plage parce que dans le viseur apparaîtra une barre qui nous montrera que nous sommes sous-exposés.

Quand nous configurons Auto-ISO dans le menu de notre appareil, il faut lui indiquer la valeur ISO maximum désirée, parce que si nous montons trop en ISO, comme tout est un compromis, le bruit, ou "noise", va commencer à apparaître. C'est ce qu'on appelait le "grain" du temps de l'argentique. En fonction des sous que nous avons dépensés lors de l’achat de notre appareil, le bruit apparaît plus ou moins vite. Si nous avons acheté un Nikon D4S ou un Canon 1DX à 6.000 euros, nous pouvons monter à 12.800 ISO ou plus sans pratiquement de grain. Si nous n'avons dépensé que 500 euros, le grain arrivera vers 800 ou 1.600 ISO, ce n’est pas juste, mais c’est ainsi... C'est pour ça qu'en fonction du boîtier, nous imposons une limite à l'Auto-ISO.
Personnellement, je pense qu'il vaut mieux une photo nette avec du bruit qu'une photo floue ou pas de photo du tout.

Une chose à garder en mémoire, c'est que nous pouvons enlever l'Auto-ISO à tout moment avec la molette avant (je ne connais pas tous les appareils, mais avec Nikon, c’est comme ça). Par contre, il ne faut pas oublier, lorsque nous débrayons Auto-ISO, de repasser en mode A ou S, parce que si nous restons en manuel, et que la lumière change, nous allons vous retrouver avec des photos sous ou surexposées.

Merci d’avoir lu jusqu’ici, et... bonnes photos !

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Écrit par Lionel Maye, dans la catégorie Conseils photo

 
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