Lionel Maye - Grand Frisson

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Lionel Maye
Grand Frisson
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05juin

Auto-ISO

Mon mode préféré

Lorsque nous prenons une photo, nous voulons deux choses:
- Qu’elle soit bien exposée, (ni trop sombre, ni trop claire).
- Qu’elle ne soit pas “floue”.

Ce que nous appelons "flou" reste à définir. Il y en a deux principaux.
1/ Le flou de bougé: c'est quand on emploie une vitesse d'obturation trop faible, ce qui entraîne du flou sur tout ce qui bouge. Il faut donc employer une vitesse d’obturation adaptée au mouvement du sujet.
2/ Le flou de mise au point: si l’appareil est réglé sur 1 mètre et que le sujet est à 10 mètres, il sera flou même s’il est immobile, et ce d'autant plus que le diaphragme sera ouvert, car la profondeur de champ sera plus faible.

Donc, ce sont les réglages de notre appareil qui vont déterminer le résultat final, et rien n’a changé depuis Nicéphore Niepce. Malgré les incroyables progrès de la technologie qui font ressembler les appareils photos actuels à des objets réservés aux génies, il n'y a que quatre réglages à effectuer (j’oublie la balance des blancs pour l’instant):
- la distance de mise au point, qui doit être faite sur le sujet principal.
- la vitesse d'obturation, suffisamment élevée pour “geler” le mouvement.
- l'ouverture du diaphragme, plus c’est fermé, plus la profondeur de champ sera élevée.
- le réglage des ISO (en fait, le réglage des ISO par lui-même n'a rien à voir avec le flou, mais il modifie les deux autres, donc, indirectement, il y contribue).

Ah! Ah! Mais zut de zut, quand la lumière n'est pas bonne, on fait comment pour employer une vitesse suffisamment élevée ? C'est justement là que les ISO entrent en jeu. A diaphragme égal, si on augmente les ISO, comme par miracle, la vitesse d'obturation augmente aussi. Par exemple, 100 ISO au 1/30ème de seconde à f/2,8, c'est pareil sur le plan lumière que 3200 ISO au 1/1000ème de seconde à f/2,8. Pourquoi? Parce que la lumière a impressionné le capteur 32 fois moins longtemps (1/1000ème c'est 32 fois plus court que 1/30ème), mais que 3200 ISO c'est 32 fois plus sensible que 100 ISO donc ça s'équilibre.

Personnellement, j'ai résolu ce dilemme une fois pour toute en utilisant "Auto-ISO", sur les conseils de mon ami Patrick Kientz. Je suis convaincu que c’est la meilleure méthode dans 95% des cas.
Je vous suggère fortement de potasser votre manuel pour comprendre ce concept. Beaucoup de photographes professionnels utilisent ce mode.

Voyons ce qui se passe si l’on n’utilise PAS Auto-ISO. Je vais décrire les modes A et S, car les modes “Auto” ou “Programme” ne nous laissent à mon sens pas assez de contrôle sur la prise de vue.

En deux mots, en mode A, si nous prenons des photos, par exemple, au 1/500ème à f/11 à 200 ISO, et que pendant la prise de vue, la lumière change, (un nuage, le soir qui tombe, etc.), le diaphragme restera à f/11 mais la vitesse d'obturation va changer, donc quand le nuage passera, la photo se prendra au 1/250ème ou au 1/125ème parce qu'il y aura moins de lumière, ça s'appelle "mode de priorité diaphragme" parce que c’est le diaphragme qui reste constant.

En mode S, toujours au 1/500ème à f/11 à 200 ISO, quand le nuage passera, la vitesse d'obturation restera au 1/500ème, mais le diaphragme variera, et donc la photo se prendra à f/8 ou f/5,6, ça s'appelle "mode de priorité à la vitesse" parce que c’est la vitesse qui reste constante.

Ces deux situations ne sont pas parfaites, parce que si nous avons besoin du 1/500ème à f/11, nous ne voulons pas le 1/500ème à f/5,6, ni le 1/125ème à f/11.

La solution, c'est "Auto-ISO", que nous devons configurer dans le menu de notre appareil.
Après configuration, nous choisissons le mode M (manuel), et nous réglons la vitesse ET le diaphragme, donc dans notre exemple le 1/500ème à f/11.
Toutes nos photos se prendront TOUJOURS au 1/500ème à f/11. Mais quand la lumière changera comme décrit plus haut (un nuage, le soir qui tombe), la photo sera-t-elle sous-exposée ? Eh bien pas du tout, parce que l'appareil va augmenter les ISO lorsque la lumière baissera, c'est-à-dire qu’avec l’exemple de notre réglage initial au 1/500ème à f/11, les photos se prendront un coup à 200 ISO, un coup à 320 ISO, ou 400, ou 800, en fonction de la lumière, pour que la quantité exactement nécessaire de lumière impressionne le capteur.

Evidemment, comme la photo ça n'est pas de la magie, il y a des limites. D'abord, si la lumière baisse trop, nous finirons par être au-delà de la plage possible, parce qu'il arrivera un moment où au 1/500ème à f/11, il nous faudrait 100.000 ISO, ce qui n'est pas possible (du moins, pas encore...). Dans ce cas, nous devrons modifier nous-mêmes les réglages, c'est-à-dire passer au 1/250ème à f/8, puis au 1/125ème à f/5,6, etc. C'est toujours un compromis.
Nous saurons que nous sommes en dehors de la plage parce que dans le viseur apparaîtra une barre qui nous montrera que nous sommes sous-exposés.

Quand nous configurons Auto-ISO dans le menu de notre appareil, il faut lui indiquer la valeur ISO maximum désirée, parce que si nous montons trop en ISO, comme tout est un compromis, le bruit, ou "noise", va commencer à apparaître. C'est ce qu'on appelait le "grain" du temps de l'argentique. En fonction des sous que nous avons dépensés lors de l’achat de notre appareil, le bruit apparaît plus ou moins vite. Si nous avons acheté un Nikon D4S ou un Canon 1DX à 6.000 euros, nous pouvons monter à 12.800 ISO ou plus sans pratiquement de grain. Si nous n'avons dépensé que 500 euros, le grain arrivera vers 800 ou 1.600 ISO, ce n’est pas juste, mais c’est ainsi... C'est pour ça qu'en fonction du boîtier, nous imposons une limite à l'Auto-ISO.
Personnellement, je pense qu'il vaut mieux une photo nette avec du bruit qu'une photo floue ou pas de photo du tout.

Une chose à garder en mémoire, c'est que nous pouvons enlever l'Auto-ISO à tout moment avec la molette avant (je ne connais pas tous les appareils, mais avec Nikon, c’est comme ça). Par contre, il ne faut pas oublier, lorsque nous débrayons Auto-ISO, de repasser en mode A ou S, parce que si nous restons en manuel, et que la lumière change, nous allons vous retrouver avec des photos sous ou surexposées.

Merci d’avoir lu jusqu’ici, et... bonnes photos !

Écrit par Lionel Maye, dans la catégorie Conseils photo

À propos de l'auteur

Lionel Maye

Lionel Maye

Né à Paris, passionné de photo depuis mon adolescence, je suis devenu photographe de mariage à 18 ans... Après quelques séjours de jeunesse en Afrique, je suis arrivé en Alaska au hasard d’un grand voyage pour y rester deux mois. C’était en 1980 et je ne suis jamais reparti !

En 1993, j’ai fondé “Grand Frisson”, dans le but de faire découvrir l’Alaska au plus grand nombre. Depuis, je guide photographes et passionnés, à la découverte des ours bruns, des ours polaires, et de la faune africaine.

 
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